Mon avis...
Neuf ans après la parution du dernier tome “Harry Potter et les reliques de la mort” qui clôturait de manière remarquable la saga, paraît une pièce de théâtre relatant les aventures du second fils d’Harry Potter, Albus Severus et de son ami Scorpius Malefoy qui voyagent dans le temps afin d'annuler la mort de Cedric Diggory. S‘il m’avait été donné l'occasion de posséder un retourneur de temps, je l’aurais probablement utilisé pour revenir neuf ans en arrière et prier Jk.Rolling de ne pas laisser sortir une pièce aussi médiocre.
Attention : Cet article est une critique qui révèle les principaux éléments de l’intrigue!
I-Un Potter à Serpentard :
Un des plus grands fantasmes de tous les fans a été réalisé, le plus jeune fils d'Harry Potter, Albus Severus a été envoyé dans la maison Serpentard. Et voilà une innovation assez intéressante puisqu'elle permet non seulement de présenter "Serpentard" sous un autre angle, plus complexe, que la maison des "méchants blonds racistes" mais elle nous introduit aussi un personnage assez différent des précédents. Pas le profil du héros gentil, courageux, avec son écharpe rouge et jaune, mais un enfant tourmenté, intelligent qui défie la tradition familiale.
Seulement, le passage de la répartition des maison est terriblement mal représenté. Les atouts d'une pièce de théâtre reposent sur la mise en scène et les dialogues, deux points qui auraient du être fondamentaux dans ce passage et qui sont pourtant inexistants. Le choixpeau a, je le rappelle, le pouvoir de parler dans la tête du porteur, d'échanger avec lui, de lui poser des questions pour essayer de comprendre quelle maison lui correspond. Ayant eu avec Harry Potter un dialogue très intéressant qui présentait le potentiel d'Harry d'être dans les deux maisons mais également sa peur d'être envoyé à Serpentard...on pouvait s’attendre à un bel échange entre Albus et le choixpeau. D'autant plus que comme son père, la plus grande peur d'Albus est d'être envoyé à Serpentard et le choixpeau prend en compte les préférences de l'élève, alors...qu'est-ce qui a pu décider Albus à changer d'avis et accepter d'être admis dans cette maison? Son désir de sortir de l'ombre de son père? sa soudaine amitié avec Scorpius Malefoy rencontré dans le train?
De plus, il aurait été intéressant de voir la réaction des membres de sa famille à cette admission, comme celle de son frère aîné, James, qui le tourmentait sans cesse ("Tu vas finir à Sepentard...") mais il est clair qu'il s'attendait clairement à ce que son cadet soit à Gryffondor. Alors qu'elle fut sa réaction? ou celle de sa cousine Rose? de son père et de sa mère?....
La principale innovation du livre qui reposait sur cette admission à Serpentard se présente au contraire comme la plus grande frustration.
II-Des personnages infidèles aux personnages fondateurs de la saga
Si Harry Potter a toujours su charmer les lecteurs par son courage, sa persévérance et sa bienveillance, il est clair que ce n’est pas le cas dans ce script. Je ne sais pas si en tant qu'adepte du Quidditch, Harry se serait pris un cognard sur la tête, mais c’est clairement l’hypothèse la plus probable pour expliquer ce changement de caractère. Même si Harry a déclaré à son fils que le savoir à Serpentard ne le dérangeait pas, ce n'est pas l'impression qui en ressort. Quatre ans après son entrée à Poudlard (quatre ans qui s'étendent sur un maximum de dix pages), la relation d'Harry avec son fils ne fait qu'empirer, de manière assez incompréhensible, si bien qu'il en vient à sortir des paroles regrettables comme "Parfois j'aimerais que tu ne sois pas mon fils" ou alors "Si seulement il était un peu plus comme son frère ou sa sœur"...
Non Harry, je sais que tu n'as pas eu un modèle de paternité avec l'oncle Vernon, mais j'imagine qu'avec toutes les épreuves que tu as endurées, tu as acquis un peu de compassion et d'intelligence pour savoir qu'on ne prononce pas ce genre de phrases à son enfant. Voilà le type d'absurdités que l'on peut trouver tout au long du script. Ce personnage n'est pas Harry Potter. Pas celui qui a charmé des millions de lecteur.
Tout comme les personnages de Ron et d'Hermione qui se révèlent comme leur ami, complètement changés. Ron est à présent un mec décontracté, farceur et charmeur, complètement l'opposé de l'ado, flippé et timide qu'il était et Hermione qui bien qu'elle n'est pas énormément changé à néanmoins perdu de son charme d'adorable "je sais tout". Le tout présentant un nouvel aspect de leur relation assez ridicule qui arrache tantôt un sourire forcé, tantôt une grimace.
- Severus Rogue, est selon moi, le personnage le plus complexe et le plus surprenant de la saga et sa réapparition dans cette pièce a été une grande déception, puisqu'il est, comme tous les personnages, infidèle au Severus Rogue du roman. Albus "Severus" a été nommé en hommage à ce sorcier, marquant d'autant plus l'importance de bien le représenter...C'est à dire, un sorcier froid, sarcastique et extrêmement intelligent qui garde en lui des sentiments profond d'amour et d'angoisse... inutile de préciser que ce ne fut clairement pas le cas.
-Lord Voldemort: La fin d'une saga est marquée par la chute de l'antagoniste et la victoire du héros. Le septième tome présentait une fin éblouissante, émouvante et bien menée. Faire revenir Voldemort dans la pièce, était une très mauvaise idée. Surtout qu'il n'est plus représenté comme le seigneur des ténèbres mais plus comme un sorcier un peu paumé et pas bien flippant.
IV- L'enfant maudit:
Qui est l'enfant maudit? Bien qu'il soit clair qu'il s'agisse d'Albus Severus Potter, le protagoniste, la fin de la pièce laisse cependant deux autre alternatives intéressantes.
Tout d'abord, Scorpius Malefoy, qui se révèle être le réel héro du roman. Un adolescent courageux et intelligent, fidèle à son amitié avec Albus et d'ailleurs plus présent et perspicace que ce dernier dans les actions principales de la pièce. Soit disant fils de Voldemort, selon la rumeur, il peut être désigné comme "enfant maudit". Le lien très fort entre lui et Albus est un des seuls points fort et cohérent de la pièce.
Delphinie : Elle est la réelle antagoniste de la pièce. Fille de Bellatrix et Voldemort (Bonjour le fan-service) , Delphinie est selon moi "l'enfant maudit". En effet, tout comme Albus souffre de la notoriété de son père Harry Potter, Delphinie porte elle aussi le poids non négligeable d'être la fille d'une sorcière mangemort et du "seigneur des ténèbres" tout deux décédés. Il est assez facile de comprendre son besoin de reconnaissance et son envie d'être aimée et il aurait été intéressant que les protagonistes lui fassent comprendre qu'elle n'est en rien responsable des actes de son père ou de sa mère et qu'elle est libre de choisir la voie qui lui correspond. Le fait d'envoyer cette jeune fille perdue et brisée à Askaban en la faisant ainsi passer pour la pire antagoniste possible...c'est une fin un peu facile.
Conclusion :
J’aurais aimé faire une critique positive de ce dernier volet, mais très honnêtement on ne peut pas nier le fait que ce dernier tome est une sorte de fanfiction ( quoi que certaines sont bien meilleures que la pièce) bourrée d'incohérences et de fan-service. Nous retrouvons des personnages non fidèles à ceux présentés dans le roman initial et des personnages qui ne devraient même pas revenir dans ce tome ou du moins pas d'une manière aussi simpliste. Il y a également un gros problème de rythme.
Tout véritable fan d'Harry Potter, à moins d'être aveuglé par son adulation pour l'univers de JK Rolling, se doit de reconnaître que ce script n'est en aucun cas représentatif de la saga. La magie...(d'ailleurs représentée de manière absurde et trop simpliste ou alors Hermione est une véritable gourde d'avoir mis un mois à préparer du polynechtar alors qu'Albus la réalise en moins de deux heures) n'opère plus dans ce livre à mon plus grand regret. Cette pièce possède néanmoins un bon potentiel, et des innovations qui auraient réellement pu apporter de la profondeur à l'univers si elles avaient été un peu mieux développés.
Cela dit, cela reste, une fois le début catastrophique passé, et si on omet toutes les incohérences, une lecture plutôt agréable à partir du moment où les protagoniste prennent de la profondeur, (la relation entre Scorpius et Albus est vraiment réussie) mais la pièce n'est en aucun cas à la hauteur des espérances des lecteurs d'Harry Potter.
(Je ne vous cache pas qu'il est très difficile de faire la critique de cette pièce, et il y a sans aucun doute de nombreuses maladresses dans mon article)